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Petite histoire de l’Ayahuasca

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Depuis plus de trois mille ans les différentes tribus du bassin amazonien, protégées par l’épais manteau de la forêt et  malgré les intrusions de la colonisation et des missionnaires, ont réussi à conserver et  à  transmettre leurs savoirs ancestraux. en particulier celui qui se décline autour de l’Ayahuasca et des plantes maitresses de l'Amazonie.


AYAHUASCA : la Purge

Aya= mort- Huasca= corde, liane

La Liane des Morts est une composition de deux plantes au moins, qui  permet d’être en relation avec le « Monde Autre ».

Banisteriopsis caapi= l’Ayahuasca

Liane des esprits appelée également yagé=yajé=natem=natema=pindé=kahi 



Plante de la famille des malpighiacées connue pour ses vertus purgatives et dépuratives que les indigènes appellent « la purge »...elle a aussi des vertus psychotropes qui sont considérées d’un grand intérêt par les guérisseurs locaux (provoque la vision).


Et en association avec la psychotria viridis (chacruna) qui est le deuxième composant obligatoire du breuvage (provoque l’ivresse).


L’Ayahuasca contient de nombreux alcaloïdes puissants dont l’Harmaline et l’Harmine (isolée en 1847) qui se fixent sur les cellules neuronales et sur les neurotransmetteurs de la sérotonine.


La particularité de ces alcaloïdes est de bloquer une enzyme du foie (MAO) appelée monoaminooxidase qui normalement décompose la DMT (substance hallucinogène contenu dans la chacruna) avant qu’elle n’atteigne le cerveau.
L’harmaline et l’Harmine bloquent la MAO permettant à la DMT de s’introduire dans le système nerveux et se substituer à la sérotonine ce qui permet au cerveau de capter les visions.

 
Pour les peuples natives de l’Amazonie, ces plantes ne sont pas d’abord psychotropes mais avant tout des plantes d’enseignement, des plantes d’initiation, des plantes maîtresses qui permettent à l’homme d’accéder à des informations en provenance du « Monde Autre ».


L’Ayahuasca comme l’Iboga est une plante de réflexion.

Chaque plante maîtresse a, pour les amérindiens, une « madré », un esprit qui au-delà de structure vivante de la plante représente son essence pure, son humeur, sa psyché…+

L’esprit de la plante va apparaître dans les visions d’ayahuasca, pour les familiers de la forêt comme pour les étrangers, sous l’aspect du serpent Anaconda, représentation pour les initiés de la madré Ayahuasca elle-même.
L’Anaconda serait donc la rencontre visuelle de l’action biochimique de la psyché de la plante sur la structure archétypale de notre inconscient, celle qui prend racine dans nos peurs ancestrales.



Techniques des curanderos concernant les sessions d’ayahuasca :



Les prises d’ayahuasca se font toujours dans des sessions collectives à l’intérieur d’une pièce circulaire, la Malloca.


Chaque patient  a un seau qui lui permet de  vomir et les indiens disent toujours que ce que l’on vomit ce sont les images trop fortes, les blocages oubliés de l’enfance.



Les Icaros, chants utilisés par les chamans lors des sessions d’ayahuasca, sont de véritables guides sonores que le chaman dirige sur le patient en accélérant, calmant ou modifiant ses visions.


Il faut noter que les Icaros ont été transmis par la « madré » et mémorisés par le chaman lors de ses premières prises d’ayahuasca.

 

LIcaros est la transposition auditive et moléculaire de l’esprit de la plante qui permet à tout moment au guérisseur d’une part de reprendre contact avec les végétaux, d’autre part d’utiliser ce chant pour soigner un patient.

La Soplada (tabac soufflé sur la corona). Le Tabac, qui est pour les amérindiens la plante sacrée la plus importante de l’Amazonie, est soufflé sur les articulations et la corona permettant une libération énergétique faisant remonter le processus visionnaire.

Agua Florida, (eau de fleurs en parfum) soufflée et vaporisée sur la tête du patient pour le purifier.


La chupada (liquide chargé d’icaros) - chant que l’on reçoit en Etat Modifié de Conscience - avant de commencer une succion.


 La diète indispensable avant de commencer les prises d’ayahuasca, la maréacion (ivresse et hallucination).

 
Pour qu’il y ait le processus visionnaire la maréacion est indispensable.

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